2b architectes

Retrouver des qualités devenues peu à peu imperceptibles à force de banalité, tel est l’enjeu du réaménagement de la Place du Molard, située à Genève au pied de la vieille ville, dans le quartier commercial des rues basses. Proposant une stratégie du ‘presque rien’ se matérialisant dans un travail de sol, le projet cherche à renforcer la simplicité de l’aménagement existant tout en permettant à la place de retrouver son caractère unitaire. Le pavé utilisé de façon uniforme comme matériau de sol, permet de créer une continuité avec les espaces publics adjacents, tout en assumant son statut de revêtement banal de l’espace urbain.

Inscrivant l’intervention dans une page de son passé, et la présence jusqu’au Moyen-âge d’un port au Molard, l’eau est évoquée par la répartition aléatoire de 1857 pavés lumineux, placés au sol dans une progression croissante en direction du lac. Métaphore d’un rapport au lieu et à son histoire, ils deviennent luminescents à la nuit tombée, rappelant ainsi le scintillement à la surface de l’eau. Enjeu d’une appropriation individuelle de l’espace public, on découvre au hasard d’un regard curieux porté au sol, des mots gravés dans les pavés lumineux. Expressions de la vie de tous les jours, écrits dans les six langues officielles des Nations Unies.